Que lâon croie ou non à la sincérité de cette vertueuse protestation, elle a le mérite dâinscrire Le Tartuffe dans une perspective morale, voire édifiante. Un faisceau dâindices concordants suggère que Molière lui a substitué lâAthée foudroyé, reprenant le titre dâun scénario italien, LâAteista fulminato[16], qui traitait de la même légende : 1) au cours de lâannée 1665, quatre libraires peu scrupuleux, désireux dâexploiter le succès remporté par le spectacle du Palais-Royal et la curiosité suscitée par la polémique qui lâa suivi, rééditent le texte de Dorimond sous un titre nouveau : Le Festin de Pierre ou lâAthée foudroyé, tragi-comédie[17], et sans indiquer de nom dâauteur[o] ; 2) c'est également ce sous-titre que reprendra le comédien Rosimond, lorsqu'en 1670 il fera imprimer son Nouveau Festin de Pierre ou l'Athée foudroyé, tragi-comédie[18], créé l'année précédente au Théâtre du Marais ; 3) c'est encore sous ce titre et ce sous-titre qu'une troupe de province donnera, dans la seconde moitié des années 1660, sa version, sans doute " aménagée " du texte de Molière (voir ci-dessous) ; 4) on peut noter enfin que dans ses Observations sur une comédie de Molière intitulée le Festin de Pierre, le sieur de Rochemont évoque « un athée foudroyé en apparence [qui] foudroie en effet et renverse tous les fondements de la religion », et que l'un de ses contradicteurs observera que « les raisons qu'on peut apporter pour montrer que la pièce n'est point honnête sont aussi bien imaginaires et chimériques que l'impiété de son athée foudroyé ». Contrairement à ce qui s'est passé avec le personnage de Tartuffe, aucun spectateur ou lecteur du XVIIe siècle n'a fait le moindre rapprochement entre le « grand seigneur méchant homme » et tel ou tel contemporain. Dorimond, dont c'est la première Åuvre dramatique imprimée, la fait paraître en janvier 1659, chez un libraire lyonnais, avec une épître dédicatoire au duc de Roquelaure, incrédule notoire[j], mais qualifié par Dorimond de « modèle parfait [de la] vertu », en qui « cette pièce [â¦] étrangère » ne pouvait « trouver une plus heureuse protection ». Il a un frère cadet, Antoine (1620-1660), célèbre lui aussi pour son impiété : « Ce chevalier de Roquelaure, écrit, Curé de la paroisse Saint-Barthélemy à Paris et, Les deux derniers sont cités par l'auteur anonyme de. L'exhumation, au début du XIXe siècle[ax], du texte originel complet de Molière suscite peu de commentaires, même chez les lecteurs avertis. Learn more about Don Giovanni. [â¦] Sous le règne de Louis XIV, Molière n'avait pas le droit de dire sa pensée plus franchement qu'il ne l'a dite, mais aujourd'hui, si Sganarelle demandait à Don Juan : à quoi croyez-vous ? Aux termes du marché passé le 3 décembre 1664, entre les comédiens de la troupe et les deux peintres spécialisés auxquels ils ont fait appel, ces derniers doivent fournir, dans un délai de six semaines, les toiles montées sur châssis qui composaient le "décor" du spectacle. Le plus probable est que « Molière a joué sur deux tableaux : tout en contribuant à la critique des grands seigneurs libertins, encore proches de l'esprit de la Fronde, il a intensifié son procès des hypocrites en dénonçant la cabale dont il a été victime (laquelle, par habile amalgame, se trouve, dans Dom Juan, réunir de pieux intolérants, des imposteurs et même des athées déguisés)[159]. Le 12 mai 1664, à Versailles, Molière présente devant la cour une première version, en trois actes, du Tartuffe. She ... See full summary », A production of Wolfgang Amadeus Mozart's opera "The Magic Flute" is presented, this film which blurs the lines of it as a stage production - not only with aspects of the theater stage ... See full summary ». Un titre que Dorimond puis Villiers ont cru justifier en nommant dom Pierre le commandeur père d'Amarille, leur héroïne, agressée par dom Juan au début de la pièce. Antoine Adam souligne sa lâcheté de corps et d'esprit et dresse de lui un portrait sans pitié[122]: « Prodigieuse création, tout en dessous et en retour, où le clin dâÅil corrige la valeur des paroles, où le ricanement vient démentir et bafouer les phrases édifiantes, figure de coquin et d'imbécile tout ensemble, qui déshonore la vertu par ses moqueries et la religion plus encore par sa stupidité. Le texte sera imprimée en avril 1670, avec un avis au lecteur dans lequel Rosimond fait très librement l'éloge de son célèbre confrère : « Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on t'a présenté ce sujet. Donneau de Visé lui répond que « Sganarelle a le fond de la conscience bon, et s'il ne s'explique pas tout à fait bien, les gens de sa sorte peuvent rarement faire davantage[120] ». Pour son impiété ne seraient pas assez ; Apparaît la statue du Commandeur, qui, incriminant son « endurcissement au péché », lui tend la main et le précipite dans les flammes de l'enfer. Comme l'indique le sous-titre que la pièce portait à sa création â l'Athée foudroyé â, l'athéisme de dom Juan est une donnée de l'Åuvre non moins essentielle que le foudroiement final[106]. Un dénouement plus heureux, qui montrerait dom Juan repentant et reprenant la vie avec done Elvire, eût été impossible[152]. L'autre : je donnerais à ce maître faquin Don Giovanni is about a libertine and murderer who refuses to repent when given the chance. Le paysan Pierrot raconte (en patois d'Ãle-de-France) à Charlotte, sa promise, comment il vient de sauver du naufrage dom Juan et Sganarelle. Dans le compte rendu qu'il fera de cette fête dans la Gazette du 20 juin[ac], Charles Robinet écrira : « [Leurs Majestés] allèrent à la promenade au parc et se rendirent dans ce charmant jardin où, toute la cour sâétant placée, la Troupe du roi représenta Le Favori, comédie entremêlée dâintermèdes et dâentrées de ballet ». Qu'un vautour jour et nuit déchirât ses entrailles, Au mois de février 1677, quatre ans après la mort de Molière, la troupe de l'hôtel Guénégaud (issue de la fusion de l'ancienne Troupe du Roi et de celle de l'ancien théâtre du Marais) met à l'affiche â sous le nom de Molière â une version du Festin de Pierre mise en vers par Thomas Corneille, lequel collabore depuis plusieurs années avec la nouvelle troupe pour produire des pièces à grand spectacle. The Teachings of Don Juan (The Teachings of Don Juan #1), Carlos Castaneda The Teachings of Don Juan: A Yaqui Way of Knowledge was published by the University of California Press in 1968 as a work of anthropology, though many critics contend that it is a work of fiction. De fait, cette phrase est un « mot célèbre de libertin » déjà cité dans le Socrate chrétien de Guez de Balzac (1652)[107] et caractérise dom Juan comme un athée, ainsi que le signale Donneau de Visé : « Si [Molière] l'auteur a fait dire [à Dom Juan] que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit, ce n'était que pour faire reconnaître qu'il était athée, pour ce qu'il était nécessaire qu'on le sût, à cause du châtiment. La dernière modification de cette page a été faite le 14 janvier 2021 à 15:45. Les exemplaires déjà imprimés sont « cartonnés » (des feuilles sont réimprimées et collées sur les pages d'origine) pour faire disparaitre les passages incriminés. Sur le chemin qui les ramène à la maison, le maître et le valet passent devant le mausolée dâun commandeur que dom Juan a tué en duel lâannée précédente et dont il invite la statue à venir partager son dîner le soir même. Outre que Le Petit ne bénéficiait pas des mêmes puissantes protections que Molière, les accusations portées contre lui étaient de loin beaucoup plus graves que celles de Rochemont. Pourquoi, enfin, aurait-il refusé, pour la première fois depuis 1658, de voir une pièce de son comédien et auteur favori, une comédie dont tout Paris savait qu'elle devait constituer (ou au moins contenir) une réponse aux accusations portées contre Le Tartuffe ? On impute à l'ascendant que le maître a sur le valet les manquements de ce dernier à sa propre morale[116],[117]. Quand le spectacle fera lâobjet dâune charge extrêmement violente d'un certain Rochemont (voir plus bas), Molière ne se défendra pas et ses partisans se contenteront de plaider lâinnocence et l'« honnêteté », mais non la moralité. Search the world's most comprehensive index of full-text books. Enfin un ami m'a procuré celle que je donne ici, et bien que je n'ose pas assurer positivement qu'elle soit composée par Molière, au moins paraît-elle mieux de sa façon que l'autre que nous avons vu courir sous son nom jusqu'à présent[au]. A middle-aged teacher is suffering from paranoid delusions. Lui et son frère dom Alonse sont à la recherche de dom Juan pour laver leur honneur. Movie. Rational, exacting, and self-controlled theater director, Henrik Vogler, often stays after rehearsal to think and plan. François Rey note ainsi que « chaque fois qu'une situation se donne comme pathétique, le sérieux est sapé par les railleries et les insolences de dom Juan, par les mimiques et les lazzis de Sganarelle »[115]. Il se fermera sur le même Sganarelle-Molière pleurant ses gages en allés. Don and Juan were an R&B vocal duo from Long Beach, NY, consisting of Roland "Don" Trone (July 2, 1936 â May 1982) and Claude "Juan" (aka "Sonny") Johnson (November 24, 1934 â October 31, 2002). Don Juan by Moliére is a comedic play about the fictitious Don Juan, a notoriously atheistic and adulterous individual. Quoi qu'il en soit, le 11 mars le privilège est accordé à Billaine, qui le fera enregistrer le 24 mai. Sganarelle est un valet de comédie comme il en existe beaucoup dans le théâtre classique, couard et gourmand. Faute de pouvoir publier le texte de Molière, ils feront réimprimer celui de Dorimond sous un titre nouveau : Le Festin de Pierre ou l'Athée foudroyé, tragi-comédie, et le mettront en vente sans autre nom d'auteur qu'un «D.M.» dissimulé dans l'extrait du privilège, et qui peut se lire «De Molière». The Teachings of Don Juan (The Teachings of Don Juan #1), Carlos Castaneda The Teachings of Don Juan: A Yaqui Way of Knowledge was published by the University of California Press in 1968 as a work of anthropology, though many critics contend that it is a work of fiction. S'interrogeant sur les raisons qui le poussent à rester auprès de dom Juan, on conclut que, davantage que les gages, c'est l'amour pour son maître[118] et le désir de le convertir[119] qui le guident. Shakespeare a l'intuition qui manque à Molière. Il est probable que c'est après la parution du pamphlet de Rochemont qu'un auteur, resté anonyme, compose un sonnet encore plus violent dans son expression[31], mais « d'une fureur tellement excessive qu'on la croirait volontiers moins sérieuse que parodique et gouailleuse »[32] : Tout Paris s'entretient du crime de Molière. « En tout, note Roger Duchêne, jusqu'à la clôture de Pâques, quinze représentations ininterrompues avec une recette moyenne de 1407 livres, contre 891 pour les trente-deux premières représentations de L'Ãcole des femmes, et 611 pour les vingt-cinq de La Princesse d'Ãlide[26].». Johnson had previously sung with a doo-wop group called the Genies, who reached #71 on the Billboard pop charts in 1959 with " Who's That Knocking " on the Shad label. Classic male characters to be played by a woman? Je suis Franco-italien. Soulignant le caractère d'unicité du réquisitoire de Rochemont, François Rey soutient que le spectacle du Palais-Royal n'a provoqué aucun véritable scandale[z] et que les spectateurs ont trouvé dans ce divertissement de carnaval « un plaisir procuré sans aucun doute par la grande sortie du cinquième acte[aa], mais aussi par les décors, par les machines, par les effets pyrotechniques, par le jeu des comédiens dans certaines scènes de pure virtuosité, linguistique ou physique, comme celles du deuxième acte[34]. L'épître est suivie de six pièces liminaires, dont l'une, signée « M. Du Périer », présente "dom Jouan" comme étant « chéri du plus sage des rois », le jeune Louis XIV[9]. Le silence qui entoura la pièce après 1665 devait conduire Adrien Baillet à soutenir, dans un long et stimulant article consacré à « M. de Moliere », que Le Festin de Pierre, qui à la date où il écrivait n'avait pas encore été publié, « doit passer pour une pièce supprimée, dont la mémoire ne subsiste plus que par les Observations qu'on a faites contre cette pièce et celle du Tartuffe »[43]. En effet, les différences entre les deux textes sont mises au crédit de Villiers, qui, selon Gendarme de Bévotte, traduirait leur commun modèle de manière plus fidèle et/ou plus complète que Dorimond. D'autres abondent dans ce sens, en soulignant les nombreuses ruptures de ton, et en montrant que les personnages semblent ne pas se prendre au sérieux et présentent des aspects contradictoires[144]. Mais les pages du registre concernant les années 1664-1665 ont été remplies, selon toute vraisemblance, beaucoup plus tard et contiennent plusieurs lacunes[t] et au moins deux importantes erreurs de date[u]. Malgré l'indéniable succès qu'il a remporté, Le Festin de Pierre n'a pas été repris à la réouverture du théâtre, le 14 avril 1665, et le texte en prose de Molière disparaît des scènes parisiennes pendant 176 ans. Six ans plus tard, publiant sa pièce sous ses seules initiales[an], Thomas Corneille explique à sa manière ce qui s'est passé, sans préciser qu'Armande Béjart, veuve de Molière, a partagé avec lui les bénéfices de ce travail de réécriture : « Cette pièce, dont les comédiens donnent tous les ans plusieurs représentations, est la même que feu M. de Molière fit jouer en prose peu de temps avant sa mort. La place unique quâelle occupe, par sa singularité formelle, dans la production de son auteur, la singularité de son histoire, la réputation de modernité et de complexité qui lui est faite par ses exégètes depuis une soixantaine dâannées (et dont témoigne une très abondante bibliographie critique), lâimportance sans cesse croissante que lui accordent les programmes et manuels scolaires, enfin la grande diversité des mises en scène auxquelles elle a donné lieu depuis sa redécouverte, font de cette comédie de lâincrédulité châtiée un des avatars les plus fascinants du mythe de don Juan. Leibniz, il est en relations d'affaires avec Louis Billaine, chez qui il a fait imprimer un livre et en fera imprimer un second, avant de lui vendre sa riche bibliothèque, au moment de s'exiler en Angleterre. The figure of Don Juan subsequently became one of the most famous in all literature through Wolfgang Amadeus Mozart’s opera Don Giovanni (1787). While the Marquis De Sade is in prison on charges of crimes of gross perversion, his faithful wife Renee awaits him. Just For Fun. Dom Juan s'extasie devant la beauté de Charlotte et convainc la jeune fille de l'accepter pour époux. Harald and Harald read out loud from Culture Commission's final report (SOU 1995:84). Au mois de novembre 1669, tandis que les Italiens reprennent leur propre Festin de Pierre sur la scène du Palais-Royal[ak] (où ils jouent toujours en alternance avec la Troupe du Roi), les comédiens du Marais créent Le Nouveau Festin de Pierre ou l'Athée foudroyé, quatrième version française de la légende[al], composée en cinq actes et en vers par Claude La Rose, dit Rosimond, qui, venant de Grenoble, est entré depuis peu dans la troupe. Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, El Burlador de Sevilla y convidado de piedra, El Burlador de Sevilla y combidado de piedra, Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre, Observations sur une comédie de Molière intitulée le Festin de Pierre, Observations sur une Comédie de Moliere intitulée Le Festin de Pierre, Marie-Catherine Desjardins, dite de Villedieu, Mises en scène de Dom Juan ou le Festin de pierre, Observations [â¦] sur le Festin de Pierre, Pour la punition des jureurs et blasphémateurs, «De la fumée contre l'asthme, histoire d'un paradoxe pharmaceutique», Le Don Juan de Molière au Théâtre-français, Comment le regard de lâhomme a évolué face aux grandes épidémies, La compagnie secrète du saint sacrement dâaprès des documents nouveaux, Le Dom Juan de Molière, un personnage entre deux mondes. Gender Swap! ». Le fait qu'il figure dans vingt-six scènes sur vingt-sept (une de plus que dom Juan) et que son rôle ait été écrit pour Molière lui-même donne au personnage une importance particulière[113]. â, le libraire nâen fera pas usage et le cèdera à son collègue Théodore Girard, lequel publiera lâArsace roy des Parthes de Royer de Prade et L'Amour médecin de Molière, mais pas Le Festin de Pierre[ah]. Indice que ce changement s'est effectué au dernier moment et ne correspondait pas à une volonté de Molière : dans la liste des Åuvres contenues dans le volume, la pièce (la troisième après D. Garcie, ou le Prince jaloux et L'Impromptu de Versailles) est intitulée Le D. Juan, ou le Festin de Pierre[67]. Achevé d'imprimer daté du 31 octobre 1682. Tous s'accordent à noter que, pas plus que ses prédécesseurs, Molière ne respecte les unités de lieu, de temps, d'action, de ton, la seule unité de la pièce résultant du caractère du héros. L'auteur anonyme de la Lettre sur les Observations (très probablement Donneau de Visé) ne craint cependant pas d'assurer que Louis XIV n'est nullement intervenu pour interdire la pièce : « Je pourrois dire toutefois quâil [le Roi] sçavoit bien ce quâil faisait en laissant jouer le Festin de Pierre, qu'il ne vouloit pas que les Tartuffes eussent plus dâauthorité que luy dans son Royaume » (p. 30). La Grange tient le rôle de dom Juan ; le reste de la distribution est incertain. On en jugea dans ce temps-là comme on en juge en celui-ci. Dom Juan, qui s'apprête à se mettre à table, en est empêché par une succession de visites inopinées. Rien, dans cet avis, ne donne à penser que Wetstein disposait déjà de l'impression parisienne de 1682[av]. Learn more about Don Giovanni. Concernant le premier acte, le marché de décors passé le 3 décembre 1664 indique simplement «un palais». Quatre autres libraires, Jean Ribou, Gabriel Quinet, Jean-Baptiste et Estienne Loyson, n'auront pas les scrupules de Billaine. Le spectacle a été annoncé par voie d'affiches et par l'« orateur » de la troupe (La Grange lui-même depuis le mois de septembre 1664), qui, au début des précédentes représentations, a fait la réclame de la prochaine pièce (la 14e) de l'auteur du Tartuffe interdit. C'est alors que, pour distinguer le texte originel de celui de Thomas Corneille toujours à l'affiche, on en change le titre, qui devient Dom Juan ou le Festin de Pierre. Défenseur timide et maladroit de la morale, il est sensible aux nobles sentiments et à la douleur d'autrui. de Molière ». ». à done Elvire, qui vient lui demander les raisons de son départ, il répond avec cynisme et la laisse repartir outrée de colère. Quoi qu'il en soit, aucun historien n'a jamais évoqué une telle menace pour Molière. « Le Dom Juan de Molière et la tradition de la dramaturgie baroque », Traité de la comédie et des spectacles, selon la tradition de l'Ãglise, tirée des Conciles et des Saints Peres, Continuation des mémoires de littérature et d'histoire, Le Nouveau Festin de pierre ou l'Athée foudroyé, tragi-comédie, Le Festin de pierre, comédie mise en vers sur la prose de feu Mr de Moliere, Réfutation des sentimens relachez d'un nouveau théologien touchant la comédie, Discours sur la comedie. Dans les derniers jours de l'année 1666, les libraires Pierre Promé et Louis Billaine (le même qui, en mars 1665, avait obtenu pour l'impression du Festin de Pierre, un privilège dont il n'avait pas fait usage) mettent en vente, sans nom d'auteur[ai], un Traité de la comédie et des spectacles, selon la tradition de l'Ãglise, tirée des Conciles & des Saints Pères, dû à la plume du prince de Conti. Au cours de l'année 1683, le libraire amstellodamois Henri Wetstein, successeur de Daniel Elzevier, met en vente, sous le titre Le Festin de Pierre[as], une « édition nouvelle et toute différente de celle qui a paru jusqu'à présent », précédée d'un avis de l'imprimeur au lecteur : « De toutes les pièces qui ont été publiées sous le nom de M. Molière, aucune ne lui a été contestée que le Festin de Pierre. ». Dom Juan accepte, la statue se retire. Quoi qu'il en soit, les éditeurs parisiens de Molière jugent prudent, en 1682, de rehausser la dernière réplique de Sganarelle d'un « codicille » édifiant : « Après tant d'années de service, [je] n'ai point d'autre récompense que de voir à mes yeux l'impiété de mon maître, punie par le plus épouvantable châtiment »[155]. Annoncée et donnée avec pour sous-titre L'Athée foudroyé, elle était, après les tragicomédies en vers de Dorimond (1658) et de Villiers (1659), toutes deux intitulées Le Festin de Pierre ou le Fils criminel, la troisième adaptation française de la légende de Don Juan Tenorio, débauché et impie châtié par le Ciel, à laquelle le moine espagnol Tirso de Molina avait donné, trente-cinq ans plus tôt, une première forme dramatique dans El Burlador de Sevilla y convidado de piedra (LâAbuseur de Séville et lâInvité de pierre). Allegro agitato (D major, 38 bars) The Love of a Dead Man. », Ce trait de caractère est présent dans toutes les pièces ; dans la pièce de Villiers, dom Juan va jusqu'à donner « un coup de poing » à son père (voir. Comme il est d'usage, la lecture du texte a été confiée à un secrétaire du roi faisant fonction de censeur. Les éditeurs de la Pléiade, quant à eux, s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles le spectacle n'a pas été repris après le relâche de Pâques, ne sont pas loin de conclure de même : « Au demeurant, Molière avait-il des raisons de continuer à s'intéresser à une comédie à grand spectacle sur un sujet rebattu qui lui avait été imposé par les circonstances et que seule l'absence des Italiens durant la période du Carnaval avait rendue possible ? You must be a registered user to use the IMDb rating plugin. » Il s'agissait, en terminant sur une note comique, de casser l'impression dramatique suscitée par l'engloutissement de dom Juan. « Pourquoi, s'interroge l'historien, aurait-il boudé le dernier grand divertissement de la saison, un spectacle qui promettait d'être exceptionnel et qui avait fait l'objet d'une annonce presque officielle dans La Muze historique de Loret ? Selon Giovanni Dotoli, qui pointe une discordance dans l'énonciation, des aspects paradoxaux, un esprit de dérision, un mélange de ton, de la démesure, une organisation du suspens avec coups de théâtre, la pièce est une comédie burlesque[143]. [â¦] Il était difficile de faire paraître un athée sur le théâtre et de faire connaître qu'il l'était, sans le faire parler. Et si Le Festin de Pierre avait été créé environ cette date, il aurait eu lui aussi vingt-cinq représentations, voire davantage. « proscription qui, par ménagement pour Molière, resta clandestine[57] »? He meets two flirtatious women. On supprime certains passages de l'acte III (la fin de la scène du pauvre, la discussion sur la religion) et certaines répliques (« Mes gages, mes gages ») qui semblent tourner la religion en dérision. Il sera repris pour la première fois le 17 novembre 1841 au théâtre de l'Odéon et entrera au répertoire de la Comédie-Française le 15 janvier 1847. Depuis sept ans, le public parisien a pu voir trois spectacles portant ce titre : une comédie donnée au cours de l'année 1657 ou au début de la suivante par la Troupe italienne du Roi sur la scène du Petit-Bourbon à Paris, et deux tragicomédies en vers, l'une de Nicolas Drouin, dit Dorimond, chef de la troupe de la Grande Mademoiselle, créée à Lyon en novembre ou décembre 1658, l'autre de Claude Deschamps, dit De Villiers, comédien de la Troupe royale de l'Hôtel de Bourgogne, créée en août 1659. Ce même texte de Dorimond retitré sera plusieurs fois réédité au cours des années suivantes (1674, 1679[59], 1683, 1691), mais alors carrément sous le nom de « J.B.P. ELVIRE, femme de Dom Juan. Les esprits avertis y reconnaissent une variante de l'argument lucrétien du vin (De natura rerum, III, 476-486), que Molière avait déjà évoqué dans Le Cocu imaginaire (scène VII)[92]. De retour chez lui, il voit le moment de dîner repoussé trois fois de suite par les visites inopinées dâun créancier, de son père et de son épouse à présent retournée à la vie religieuse. Les deluges, la peste et la famine sont les suites que traisne après soy lâAtheisme, et quand il est question de le punir, le Ciel ramasse tous les ï¬eaux de sa colere pour en rendre le chastiment plus exemplaire[x]. Kimi … Sur les circonstances de cette rencontre, voir les, Voir en particulier Adolf Gaspary, « Molières, Voir également les mois de janvier et février dans les. Or, selon les mêmes historiens, si Le Festin de Pierre n'a pas été rejoué à la fin du printemps comme devait l'être Amphitryon trois ans plus tard, c'est peut-être que les comédiens italiens partis l'année précédente en Italie étaient de retour à Paris, alternant de nouveau avec la troupe de Molière sur la scène du Palais-Royal ; sur cette scène encore mal équipée pour les machines, cette alternance quotidienne rendait impossible la reprise d'une pièce qui nécessitait un système complexe de décorations (près de cinquante châssis à manÅuvrer). Personal Blog. Les premiers éditeurs parisiens de la pièce lui ont donné en 1682 le titre Dom Juan ou le Festin de Pierre, sous lequel elle est connue depuis lors. Le valet est l'antithèse comique du héros. Mes gages sâen sont allés au Diable ! ». Or Dom Juan,qui est donnée comme une comédie pa Molièe, se temine pa la mo t du pesonnage pincipal ui, même sâil est condamnable moalement, a uelue chose de fascinant pou le spectateu. L'éloge paradoxal du tabac serait ainsi pour Molière une façon de faire du « théâtre dans le théâtre » et « [d']affirmer la fertilité du théâtre comme mimésis libératrice de la société laïque[90] ». Le succès des Observations est aussi fulgurant que celui du spectacle. Mais, malgré leurs relations amicales, Sganarelle demeure un inférieur[126] qui doit même risquer sa vie pour son maître[136]. Sa présence dans vingt-cinq des vingt-sept scènes que compte la pièce, donne au spectateur et à l'exégète toute latitude pour observer, analyser et critiquer son héros. Guy Leclerc, « Introduction à Molière ». Tel est le succès, que dès les premiers jours de mars, le libraire Louis Billaine dépose à la Chancellerie un exemplaire manuscrit de la pièce accompagné d'une demande de privilège royal pour lâimpression[52]. Deux siècles plus tard, Désiré Laverdant qualifie Sganarelle de « grotesque docteur⦠médisant et traître⦠lâche et impudent menteur⦠avare ignoble, égoïste⦠poltron⦠idiotement superstitieux »[121].