Les buts de guerre détaillés sont secondaires, seul le caractère héroïque de la guerre compte. Depuis le programme de septembre, aucun des responsables politiques ne démord de l'idée que la Belgique doit devenir un État vassal en réalisant des annexions aussi importantes que possible[19]. Elle a été crée dans le but d'enseigner aux jeunes élèves français des idées anti-germanistes. La révolution d’Octobre (novembre 1917) bouleverse encore la politique de la Russie : le gouvernement bolchevik dirigé par Lénine annonce qu'il se retire immédiatement de la guerre et ouvre des pourparlers avec les Empires centraux. Cette politique, que Burián qualifie lui-même de « conservatrice et purement défensive[60] », pourrait contribuer à assurer la suprématie définitive de la monarchie dans les Balkans. Toutefois, l'effet de cette mesure est limité, et elle est très vite levée sous la pression du troisième Oberste Heeresleitung (OHL), ainsi qu'en raison de la mobilisation psychologique des populations lasses de la guerre. Le camp des mesurés reste isolé des ouvriers et démuni, tout comme Bethmann Hollweg, face au mouvement de masse annexionniste. Ainsi, à l’annonce de la victoire des Turcs sur les Anglais, Australiens et Néo-Zélandais en 1916, cette décision aura finalement rehaussé le prestige de Constantin qui aura été félicité pour sa clairvoyance. Cependant, il reconnait également qu'une incorporation totale serait aussi un poids, tout comme l'agitation serbe. En ce qui concerne l'Albanie, Burián plaide pour l'obtention d'une indépendance, car cette dernière serait, malgré des problèmes intérieurs, parfaitement viable après la rétrocession des territoires échus à la Serbie et au Monténégro après la guerre des Balkans. Commencer une guerre, prendre des territoires à un État étranger, a été de tout temps le droit indiscutable de tout État souverain. Chez les annexionnistes, on observe, au moins jusqu'à la mise en place de la troisième OHL, exactement le contraire, ce qui conduit à un sentiment d'infériorité dans le camp des mesurés, bien que leur action ait été confirmée par le cours des événements. Le démantèlement des fortifications entre Dunkerque et Boulogne est ainsi exigé[13]. Cependant, contrairement à d'autres opposants, ils ne sont pas des agitateurs de masses. Cette expansion du pouvoir, critique et mesurée ou radicale et excessive, est l'expression d'une conscience politique spécifique à l'ère wilhelmienne : elle comprend l'accumulation de pouvoir comme le noyau de l'existence d'un État. Été 1914 : comment l’Europe a marché vers la guerre, Paris, Flammarion, 2013. L'Autriche-Hongrie entre dans la guerre pour protéger ses intérêts dans la péninsule des Balkans, ainsi que son existence, qu'elle voit menacée par la Russie. Les participants à la conférence cherchent à savoir quels effets auraient en retour les différentes conquêtes sur l'avenir politique de la monarchie[56]. Juillet 1914 - août 1914 - Septembre 1914. "Nous avons marqué les buts avec nos képis. La modification de la distribution ethnique en vue de renforcer la puissance de l'Empire a été pratiquée, dans la tradition de la politique prussienne dans l'Ostmark, en achetant de manière forcée ou en les absorbant des domaines de la couronne, des biens de l'Église et en expulsant des parties de la population. Au terme de ces annexions européennes et ailleurs, la France et la Belgique seraient placées sous une étroite dépendance allemande[12]. Dans le cas d'une partition de l'Albanie, telle que Conrad la réclame, le rattachement de la partie septentrionale serait un poids immense. Publié le 19/11/2018 à 13:26 - 11 min - Modifié le 15/01/2020 par M&S. En effet, souhaitant ne pas rééditer l'erreur d'Otto von Bismarck, Bethmann-Hollweg propose la mise en place du versement d'une indemnité de guerre sur de nombreuses années pour empêcher la France de consacrer des sommes importantes à son réarmement[12]. L'Autriche-Hongrie ne souhaite pas seulement incorporer certaines parties de la Serbie à son territoire, mais également certaines parties du Monténégro, de la Roumanie, de l'Albanie et de la Pologne russe. Le territoire dirigé par l'Allemagne était en effet jugé par les impérialistes allemands comme trop petit en comparaison des autres puissances mondiales, ou ne serait-ce que par rapport à la puissance européenne qu'était la France. LE VATICAN ET LES BUTS DE GUERRE GERMANIQUES DE 1914 À 1918 : LE RÊVE D'UNE EUROPE ALLEMANDE. Le projet d'un Südostbund est quant à lui en concurrence avec les vues de l'Empire ottoman[30]. De même, le chancelier suggère l'intégration de la France à l'ensemble économique allemand pour garantir sa sujétion économique et commerciale au Reich[17]. La Russie doit elle aussi être affaiblie, notamment en ce qui concerne l'influence qu'elle exerce sur les pays frontaliers. selon les recommandations des projets correspondants. – Fritz Fischer, Les Buts de guerre de … La majorité des partisans de la modération ont moins de poids que les annexionnistes, mais ils trouvent chez Bethmann Hollweg une oreille attentive. Pendant la Première Guerre mondiale, sont venues se greffer sur le casus belli de départ des revendications de guerre qui n'ont vu le jour et ne se sont modifiées que durant le conflit. Ainsi, le contrôle direct du bassin du Briey, seul territoire français à être annexé, doit assurer au Reich un contrôle absolu sur l'industrie française[11]. La France réduite militairement, il est également question de placer la Belgique, soumise à un strict contrôle politique et économique, sous une forte tutelle militaire, à défaut d'une annexion pure et simple au Reich[15]. ; 3 septembre : . Pour la Belgique, le chancelier prévoit également un large programme d'annexions, Liège et Verviers doivent être annexées à la Prusse et le pays entier doit devenir un État vassal et une province économique allemande[12]. Pour Gerhard Ritter, « le fait que les reports de frontières n'ont plus qu'une signification militaire réduite à l'époque des guerres de masse, des moyens de transport modernes et des avions n'était pas du tout familier aux militaires de métiers[6] », et donc également méconnu des hommes politiques et des journalistes. La guerre de 1914-1918 vue par les Allemands Déclarée dans l’inconscience générale, commencée dans l’euphorie belliciste qui souleva tous ses participants, la … Burián ne voit pas le maintien d'un Monténégro réduit comme étant un danger semblable à celui de la Serbie. La politique des buts de guerre de chaque camp comporte également un aspect économique : occuper ou exercer une influence dans les secteurs commerciaux pour ses propres exportations d'une part et obtenir de nouvelles sources de matières premières d'autre part. Lors de cette trêve de noël 1914, les Allemands l’auraient emporté sur le score de 3-2 selon plusieurs sources concordantes. Le programme est le résultat de la mise en commun de nombreux programmes sur la future Europe. Au cours du conflit et au-delà[20], les propositions du Septemberprogramm ont servi de base à la fois pour l'élaboration des buts de guerre du chancelier, notamment en mars 1916 et pour les tentatives allemandes de négociations avec la France et le Royaume-Uni[3]. Les États frontaliers de la Russie, de la Finlande jusqu'à la Géorgie, ne sont pas directement annexés mais dépendent étroitement en manière de politique économique et militaire de l'Empire allemand. C'est pourquoi il développe une stratégie selon laquelle la sphère d'influence allemande doit être étendue en Russie pour faire contrepoids au bolchévisme. Dans ce cadre, il est destiné aussi aux pangermanistes ultranationalistes pour modérer leur opposition à la politique du gouvernement pendant l'union sacrée et la ferveur patriotique[10]. Pendant longtemps a dominé en Allemagne de l'ouest la pensée selon laquelle il n'existait aucun lien entre les buts de guerre allemands pendant la Première Guerre mondiale et ceux de la seconde. La Bulgarie aurait assez d'efforts à fournir pour assimiler ses conquêtes serbes ; lui proposer des territoires albanais reviendrait pour la monarchie à abandonner les avantages qu'elle attend d'une Albanie indépendante. Tout comme les Alliés, les Empires centraux utilisent les buts de guerre pour encourager leur population, leurs alliés ou les pays neutres, ou bien les brandissent pour menacer et ainsi décourager leurs ennemis[8]. Politique d'avant-guerre, buts de guerre d'avant 1914 et buts de guerre de 1918 forment une unité, tout comme les buts de guerre des différents groupes, partis et classes en forment une[47]. Pendant la période suivant immédiatement sa rédaction, les responsables des principales entreprises allemandes appuient les rédacteurs par la publication d'un certain nombre de mémoires en soutien aux objectifs définis dans le mémoire de Gwinner et Rathenau[7]. Le 4 décembre 1914, un député social-démocrate allemand, l’avocat antimilitariste Karl Liebknecht, viole enfin la discipline de la fraction sociale-démocrate au Reichstag et vote contre le deuxième paquet de crédits de guerre. Par des annexions à l'est et à l'… Ainsi, la ligue pangermaniste de Heinrich Class expose, peu de temps après le 9 septembre, les propres objectifs qu'elle assigne à une paix victorieuse[2]. Quels sont les faits marquants d'Hitler qui… ... la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale ont décidé de s’associer pour proposer un “Album franco-allemand de la Grande Guerre “. À ces clauses politiques et militaires s'ajoutent des clauses économiques, destinées à interdire aux adversaires du Reich de disposer des moyens de préparer une guerre de revanche[13] et à permettre la constitution d'une Mitteleuropa sous domination allemande[16]. La dernière modification de cette page a été faite le 22 novembre 2020 à 16:51. Les annexions et prises de contrôle de territoires end Europe de l'Ouest et en Afrique doivent aboutir à la constitution d'un ensemble économique, fondé sur l'autarcie[2]. Les zones tampons et les corrections de frontières jouent encore un rôle prépondérant dans les différentes réflexions, bien que les distances ne soient plus aussi significatives qu'elles l'étaient au XIXe siècle du fait des progrès technologiques. La France doit entre autres céder le bassin de Briey ainsi qu'une partie de la côte allant de Dunkerque à Boulogne-sur-Mer[12]. Le programme assigne au conflit qui débute à l'Ouest des objectifs de différentes natures pour assurer au Reich un surcroît de « sécurité »[11] aussi bien politique, qu'économique et militaire sur ses frontières[N 1],[12], dans le cadre d'une paix qui ne pourra plus être « troublée » par aucun adversaire, selon le mot de Moltke le jeune[3]. La conception qu'a l'Empire allemand de la guerre qui éclate est celle d'une guerre défensive, mais les victoires rapides de l'armée allemande sur le front de l'ouest conduisent à la formulation de gigantesques projets d'annexions . Au moment de leur publication (1961), les conclusions radicales de Fischer divergent clairement du consensus en vigueur dans l'université allemande, déclenchant pour une vingtaine d'années (de 1962 au milieu des années 1980) une polémique acerbe, qui a trouvé un large éc… Le but principalement économique formulé avant-guerre d'une expansion coloniale en Afrique et en Asie mineure est vite remplacé par une expansion générale de la puissance allemande en Europe, l'Allemagne se sentant en danger du fait de sa position centrale. "Le 8 décembre 1914, Stresemann, en tant que vice-président du Bund der Industriellen [l’Union des Industriels], est reçu par le chancelier Bethmann-Hollweg ; son programme de buts de guerre à l’Ouest s’est précisé. Par la suite, la formulation publique des buts de guerre se révèle souvent nécessaire pour déterminer si lutter pour telle ou telle ambition en vaut toujours la peine[5]. Le 10 mars 1917, le tsar se résigne à signer un projet d'indépendance complète, d'ailleurs très théorique puisque la Pologne est occupée par les Allemands et Austro-Hongrois qui ont proclamé un « royaume de Pologne » sous leur tutelle. Il demande Calais, le bassin de Briey-Longwy, le versant lorrain des Vosges et le Maroc. Prendre sa revanche contre l'Empire allemand afin d'essuyer l'humiliation de l'occupation et de la dette subie durant la guerre franco-prussienne de 1870-71, ainsi que la restitution des terres d'empire allemandes de l'Alsace-Lorraine. Ils reflètent ce que les gouvernements et de l'opinion publique des États belligérants veulent atteindre sur le plan territorial, politique ou économique. Les projets nationaux (völkisch) d'évacuation et de colonisation de la sphère orientale (Ostraum) étaient déjà présents dès le début de la guerre, même s'ils ne se sont imposés à l'ensemble des élites du pouvoir de l'Empire qu'en 1918 après le triomphe de courte durée du commandement suprême de l'armée allemande[50]. Toutefois, il y a des cas où raison de guerre et buts de guerre se recouvrent, comme c'est par exemple le cas pour l'Italie, la Roumanie ou la Bulgarie. Ce projet ferait naître un « pont vers l'Asie centrale pour menacer la position anglaise en Inde[29] ». Rapidement, le Septemberprogramm constitue l'un des éléments de ce que les historiens ont appelé la « controverse Fischer », centrée sur l'analyse des permanences au sein de la société allemande entre le début du XXe et le Troisième Reich[27]. Dans la deuxième moitié de la guerre, l'expression socialiste « paix sans annexions[25] » est très populaire. Le Gouvernement provisoire russe, dirigé par le prince Gueorgui Lvov puis par le socialiste Alexandre Kerenski, présente la continuation de la guerre comme une lutte des démocraties contre les empires autoritaires (allemand, austro-hongrois et ottoman) sans arriver à résoudre la contradiction entre le maintien de l'unité russe et les revendications des Polonais, Finlandais, Ukrainiens et autres peuples périphériques[66]. Le débat autour des buts de guerre allemands n'oppose pas possibilités d'expansion et de paix, mais versions mesurées et extrêmes d'une « paix allemande ». Après la conquête de la Serbie (fin 1915) s'est posée la question des Slaves du sud, ainsi que le problème de savoir dans quelle mesure la Serbie devait être rattachée à la monarchie. Du point de vue de ce dernier, la Grèce n’aurait pas été capable de tenir le front face aux Bulgares et aux Ottomans simultanément, en dépit des promesses d’une assistance active des forces alliées. En outre, il était persuadé que ce conflit ne se terminerait que par une seule issue : la défaite des Empires centraux. août 1914 - septembre 1914 - octobre 1914. ; À Remenoville, Frédéric Henri Wolff, chef de bataillon du 36 e Régiment d’infanterie coloniale, est le premier soldat fusillé pour l'exemple [1]. Déclarée dans l’inconscience générale, commencée dans l’euphorie belliciste qui souleva tous ses participants, la première guerre mondiale perdit bientôt son élan initial. » extrait de M. Barrès, L’Écho de Paris , 1914. Lors du premier confinement, des passionnés ont retrouvé la trace de la clé du fort de Cerfontaine, situé à Colleret (Nord). Qui était Adolf Hitler ? Le tant voulu Imperium Germanicum n'a pas seulement échoué à cause de la « continuité dans l'erreur[41] », mais dans les défauts des structures internes de l'Empire, qui n'était alors pas capable de s'auto-limiter dans la domination sur l'Europe continentale. Elle est vivement relancée par la parution en 1961 du livre d’un professeur de Hambourg, Fritz Fischer : Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale. Ainsi, en 1917, lorsque les militaires allemands, Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff prennent le contrôle du gouvernement civil, les buts de guerre définis en 1914 ne connaissent pas de profondes modifications[21]. Le deuxième but de guerre majeur est la domination plus ou moins directe de la Pologne, parallèlement à l'annexion d'une bande frontalière[20]. En 1919, Athènes sera récompensée de ses services en validant son mandat sur la Thrace orientale et la région de Smyrne. 1 er septembre : . Ils vont de simples peurs à des intérêts économiques particuliers en passant par des rêves flagrants de toute-puissance. Les enjeux historiographiques autour de ce programme de buts de guerre ont largement recouvert les termes de la Controverse Fischer. Le national-socialisme a repris sans égard et de manière plus énergique et brutale que ne l'avait fait l'empire de Guillaume II l'idéologie de la sphère orientale et la volonté allemande d'expansion à l'est. Il est rendu public le 9 septembre 1914, cinq semaines après le début de la guerre. Le noyau de la politique des buts de guerre allemande à l'ouest reste la Belgique. De larges régions limitrophes sont promises à une incorporation au Reich, même si la liste de ces régions constitue une pomme de discorde entre les différents acteurs politiques et économiques du Reich. Cependant, en dépit de ces projets annexionnistes de grande ampleur et des fluctuations tactiques, le programme de septembre demeure, jusqu'aux derniers jours précédant l'armistice, la trame de base de l'ensemble de la politique étrangère du Reich durant le conflit[2]. Face aux tendances nationalistes de l'époque, l'Autriche-Hongrie tient à l'idée universelle de l'empire et aussi à celle d'État multinational. Garantir la neutralité et l'intégrité des États à proximité de la Manche, c'est-à-dire la Belgique et les Pays-Bas qui s'inscrivent comme une zone tampon protégeant le territoire britannique de toute invasion.Continuité d'une seule et même politique depuis la fin de la guerre de Cent Ans, maintenir l'équilibre continental en Europe (il faut éviter que l'Allemagne ne deviennent trop puissante). A/ L’échec de la guerre de mouvement (1914) -Echec allemand à l’Ouest (carte P 19) : en septembre 1914, l’armée allemande est aux portes de Paris. Toutefois, le ministre exige sa soumission sans condition et la cession du mont Lovćen et de sa côte jusqu'à l'Albanie, et ses territoires albanais. Le nationalisme a rendu les peuples sensibles à la question des frontières et des pertes territoriales, si bien que toute atteinte à ces dernières a des conséquences diplomatiques désastreuses durables. 1914-1918 Introduction Le texte est la conclusion d'un ouvrage intitulé L'impérialisme économique allemand, paru en 1918. À l'époque du nationalisme et de l'impérialisme, presque personne ne reconnaît que les annexions n'affaibliraient pas l'ennemi et ainsi que la paix ne pourrait pas être assurée, mais au contraire de nouveau mise en danger[7]. Von Kluck passe la Marne à Château-Thierry avec son aile gauche. Toute volonté d'expansion de sa part entrait alors en opposition avec l'équilibre des forces en Europe. Le Septemberprogramm correspond aux idées et aux souhaits des cercles dirigeants politiques, économiques et militaires. Pourquoi Hitler a déclenché la seconde guerre mondiale ? Ludendorff développe également l'idée d'un bloc caucasien allemand avec la Géorgie comme noyau. Au premier plan apparaissent « l'intégrité et la sécurité » de la monarchie, mais il faut également « profiter le plus vite possible des fruits des victoires éclatantes de l'armée ». Parallèlement aux consultations menées par les instances politiques, les responsables économiques du Reich proposent, dès la fin du mois d'août, les objectifs économiques qu'ils assignent au conflit alors à ses débuts. Le ministre des Affaires étrangères se prononce également publiquement contre une « admission de la Bulgarie » sur le territoire albanais près de l'Adriatique, comme l'avait proposé Conrad. Quelles sont les dates clés de sa vie, de son ascension au pouvoir ? La Première Guerre mondiale [a], aussi appelée la Grande Guerre, est un conflit militaire impliquant dans un premier temps les puissances européennes et s'étendant ensuite à plusieurs continents, qui s'est déroulé de 1914 à 1918 [1], [b].. Selon Annie Lacroix-Riz, ces divergences s'avèrent mineures et ne portent que sur la nature du contrôle exercé par le Reich sur les régions convoitées[6] ou sur l'importance des régions qu'il contrôle[7]. Ce n'est qu'après cela que le combat pour la place au soleil a de bonnes chances d'aboutir[10],[11]. Les mobiles du mouvement des buts de guerre sont nombreux et imbriqués. Les buts de guerre de la Première Guerre mondiale ont été établis après le début du conflit. Après que les buts de guerre (pour la plupart irréalistes) ont été formulés dans l'euphorie des premières semaines du conflit, Bethmann Hollweg fait interdire à la fin 1914 les débats publics sur les buts de guerre par rapport aux pays neutres et au monde ouvrier allemand. Limiter la puissance navale allemande qui menace le commerce anglais et sa suprématie sur les mers et les océans du monde. A la dernière ligne du texte on peut lire \" L'Allemagne a forcé le monde à combattre contre elle \"; ce propos illustre le premier principe car il in… Pendant et après la guerre, la responsabilité de la guerre et les buts de guerre ne sont considérés que comme étant les deux faces de la même médaille, bien que le lien étroit entre ces deux aspects ne soit qu'une apparence[2]. L'Allemagne passe à côté du revirement en politique et au sein de l'opinion publique en formulant avec cette évidence les buts de guerre et en mettant en œuvre tous les moyens politiques et militaires disponibles[37]. Ainsi, dans son ouvrage Weltmacht oder Niedergang (puissance mondiale ou déclin), Fischer confère au programme de septembre des objectifs également intérieurs allemands, tout l'intégrant dans une politique allemande de moyen terme[30]. Le 27 mars 1917, Kerenski fait valider par le gouvernement une déclaration des buts de guerre selon laquelle la Russie reste fidèle à ses alliés tout en renonçant à toute ambition conquérante[67],[68]. Occuper la Croatie, la ville de Trieste et les provinces du Trentin et Frioul. Les industriels souhaitent que l'Empire allemand intervienne dans l'autonomie des autres États, en particulier les sidérurgistes allemands en ce qui concerne le bassin de Briey-Longwy[15]. Le Septemberprogramm étant un inventaire des buts de guerre allemands. non, toute sa vie il racontera son histoire, et tout le monde l’admirera. Les documents Flashcards S'identifier Télécharger le ... Les buts de guerre de la Première Guerre mondiale. Après la destitution de Bethmann-Hollweg, les propositions contenues dans le Septemberprogramm sont reprises par ses successeurs et ses opposants, même s'il apparaît modéré aux yeux de celui-ci comme des pangermanistes[2]. À la fin d'août, Arthur Zimmermann, alors sous-secrétaire d'état aux affaires étrangères, propose la mise en place d'une tutelle économique, contre les partisans de larges annexions en Europe[4]. Il refusa également de participer à la bataille des Dardanelles, sentant une résistance farouche des Turcs, bien que la raison sera surtout motivée par le fait qu’aider les Alliés dans le débarquement des Dardanelles signifierait accepter une gouvernance des Détroits ainsi que de Constantinople par les Alliés. Wilhelm Solf, secrétaire d'État aux colonies, fait en août et septembre 1914 une proposition à ce sujet : la répartition des colonies françaises, belges et portugaises en Afrique que Bethmann Hollweg avait incluses dans le Septemberprogramm[23]. La création de cet État indépendant s'effectuerait sous protectorat austro-hongrois. On retrouve évidemment ce principe dans la propagande française puisque la France est rentrée en confit suite à une offensive Allemande. Parmi ces derniers, Walther Rathenau reste cependant conscient de la nécessité de la réalisation du programme politique pour sécuriser les positions économiques conquises par la victoire allemande[5]. Pendant les premières semaines de la guerre, avant les cuisantes défaites en Galicie et en Serbie, les dirigeants autrichiens se sont permis de formuler des buts territoriaux précis. 9La thèse de Fritz Fischer, qui marquait une rupture ferme avec cette doxa, constitua une véritable révolution. En 1914, sur le front de la Grande Guerre, des soldats ennemis ont cessé le feu et fraternisé, le temps des fêtes de Noël. Par des annexions à l'est et à l'ouest dans des proportions en partie extrêmes, l'Empire allemand veut assurer durablement son hégémonie européenne. En fait, cet appel aux revendications nationales est vite contredit par la politique de russification de l’administration, des écoles et du clergé menée en Galicie orientale et en Bucovine occupées par l'armée russe après la première offensive de Galicie en 1914[62]. La Russie perd alors 26 % des territoires sous sa domination, 27 % des terres cultivables, 26 % du réseau de chemins de fer, 33 % de l'industrie textile, 73 % de l'industrie sidérurgique et 75 % des mines de charbon[27]. Après la défaite allemande sur la Marne, le chancelier est parfaitement conscient que la réalisation de son programme nécessite la victoire du Reich[2]. Cet état d'esprit va perdurer pendant la République de Weimar[38]. La tentative de l'été 1918 de réaliser l'ensemble allemand à l'est était accompagnée de projets de colonisation et d'évacuation qui ressemblent en de nombreux points à l'Ostpolitik d'Hitler, même si l'idée de traiter des millions de Slaves comme des hilotes ou d'assassiner des millions de Juifs n'existait bien sûr pas pendant la Première Guerre mondiale. La politique étrangère d'avant et d'après-guerre fait sans cette apparaître la division politico-géographique ancienne de l'Allemagne. Mais dans tous les États belligérants, ce sont uniquement les nationalistes allemands, avant tout les pangermanistes, qui ont accompli le déplacement de parties de population hostiles. Ah ! Il rend publics les documents diplomatiques de l'ancien régime en rejetant les objectifs de la « guerre impérialiste » et signe avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie le traité de Brest-Litovsk, le 3 mars 1918. Cependant, il se positionne contre ceux qui, lors de la publication de ses ouvrages, affirment que les conditions de paix dictées en 1919 au Reich vaincu auraient été responsables de l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933[26]. Par les accords Sykes-Picot du 10 mai 1916, Français et Britanniques se partagent par anticipation le Moyen-Orient : Sazonov obtient la promesse d'une zone d'influence russe couvrant l'Arménie ottomane et d'autres territoires peuplés de Kurdes, Lazes, Alévis et Arméniens dans l'Empire ottoman et en Perse. Cependant, à partir de 1915, les premières contradictions se font jour[17]. LE VATICAN ET LES BUTS DE GUERRE GERMANIQUES DE 1914 À 1918 : LE RÊVE D'UNE EUROPE ALLEMANDE. Constantin Ier souhaitait quant à lui atteindre ces buts tout en préservant le pays de risques trop grand. Ainsi, la Mitteleuropa apparaît, en septembre 1914, comme le moyen pour les rédacteurs du programme gouvernemental des buts de guerre, de contourner les aspirations des annexionnistes les plus radicaux. C'est un programme expansionniste en Europe qui vise à mettre en place une Mitteleuropa sous domination politique et économique allemande. Le Vatican proclama dans le premier conflit mondial sa « stricte » par une — tardive — note de YOsservatore Romano le 18 octobre 1914, neutralité « la plus absolue » ensuite souvent réaffirmée par Benoît XV et son secrétaire d'État Gasparri '. Les buts de guerre allemands sont définis le 9 septembre 1914 dans le « Septemberprogramm » par le chancelier Theobald von Bethmann Hollweg et Kurt Riezler (1882-1955) alors que la victoire allemande sur le front ouest semble inéluctable mais au moment même où larmée allemande, menacée sur la Marne, à ordre de battre en retraite. La Russie doit retirer ses troupes de Finlande et de la province de Kars avec les villes de Ardahan, Kars et Batoumi. En France, l'historien Georges-Henri Soutou a notamment affirmé que le document relève d'un « processus d'impérialisme économique parfaitement mythique »[31].